Air France victime de son égo


Á la sortie du Marriott Marquis de New York dans Broadway, l’équipage d’Air France s’apprête à prendre sa navette pour rejoindre l’aéroport.
Un Français, installé à New York de depuis longtemps, s’approche d’un groupe d’hôtesses et demande à l’une d’elles «  Vous êtes l’équipage d’Air France ? »
Celle-ci, fière et hautaine répond avec orgueil et dédain : «  Oui, bien sûr ! » L’homme rétorque : «  Je croyais qu’Air France avait disparu ! »
Cette hôtesse a une posture irresponsable alors que la société connaît depuis des lustres des difficultés financières abyssales qui pourraient faire disparaître la compagnie.
Ce fut le cas, en 1991, pour la PANAM (Pan American World Airways) qui pourtant a été une des plus prestigieuses et célèbres compagnies aériennes au monde.
Le mal d’Air France vient pour une grande partie de ses salariées et de certains de ses patrons de passage, comme Alexandre de Juniac, venant du cabinet du ministre de l'Économie de Bercy qui fut propulsé Président-directeur général d'Air France-KLM avant de se faire nommer directeur général de la prestigieuse Association internationale du transport aérien IATA, énarchie oblige.
Si les diplômes sont là, les capacités d’entrepreneur ne s’acquièrent pas de la même façon.
Il y a le problème des pilotes qui, aux yeux des Français, sont trop bien payés, et ne cessent de vouloir des augmentations de salaire, des avantages. Ils essaient de bloquer toute initiative de réorganisation qui permettrait de mettre la compagnie au niveau de la concurrence mondiale.
L’attitude de ces hauts salaires accroît les inégalités dans la hiérarchie de la compagnie.
L’égo des équipages est un spectacle pour ceux qui voyagent souvent. On parle des petits arrangements pour les sièges qui sont offerts ou les surclassements aux copains.
En première, des stewards affairés, à la recherche de passagers à potentiel, dont ils pourraient tirer profit, tel ce steward qui propose le vin d’une société qu’il a créée en parallèle, ou ces hôtesses qui défilent en toisant les passagers de business ou de première pour prouver une égalité qu’elles n’ont pas.
Depuis le début de l’année, les syndicats d’Air France ont déclenché une dizaine de jours de grève au coût journalier de 26 millions d’euros.
Qui peut croire que ces gens sont constructifs ?
Ils feraient mieux de se comparer aux autres compagnies dans lesquelles pilotes, hôtesses et stewards travaillent dur pour le bien commun.